Les Trois coups
 
Traditionnellement, une pièce de théâtre ne débute pas avant qu’une succession de coups ait retenti. Douze coups la plupart du temps. 
 
On entend d’abord neuf coups, assez rapides et à la suite. Puis un silence. On entend enfin les trois derniers coups, plus marqués et détachés les uns des autres par de brefs silences. La pièce peut alors commencer.
 

IIIIIIIII I I I
 
Il y aurait donc neuf coups rapides plus les "trois coups" donc, douze coups. 

Cette tradition, plus particulièrement française, peut venir du Moyen Âge, où trois coups, symbolisant la Trinité, terminaient les Mystères :

Le métier de comédien étant mal vu par l'Église, les acteurs de l'époque conjuraient les sanctions en ponctuant le premier des trois coups par « au nom du Père », le suivant par « au nom du Fils », le dernier par « et du Saint-Esprit ». Ces trois coups pouvaient être précédés d'un roulement précipité constitué de cinq, sept, neuf (peut-être un appel aux neuf Muses de la Grèce Antique), onze (symbole possible des douze apôtres moins Judas) ou treize coups martelés rapides. Le douze étant dans sa symbolique, un nombre parfait, symbole de l'unité du théâtre.

Une autre explication fait correspondre les trois coups à trois saluts que les comédiens exécutaient avant de jouer devant la Cour. Elle fait remonter cette tradition à la troupe de Molière qui annonçait l'arrivée du roi, de la reine et du dauphin.

Pendant des années la Comédie-Française frappait six coups afin de matérialiser la jonction des deux troupes, celle de l'hôtel de Bourgogne et la troupe de Molière déjà adjointe de celle du théâtre du Marais sous Louis XIV, permettant des représentations quotidiennes. Après la mort de Molière, les comédiens du Marais rejoignent sur ordre royal la troupe des comédiens de Molière, et cette nouvelle troupe s’installe à l’Hôtel Guénégaud, rue Mazarine.


Une autre explication de ces six coups veut que quand le roi n'était pas présent, son absence était signalée par deux fois trois coups. Enfin, il existe aussi une origine royale : les trois coups seraient dédiés au roi, à la reine, et au reste du public. 

Une autre explications de ces coups, qui retentissent, si vous vous rendez à une représentation de théâtre classique : le régisseur frappait douze coups successifs sur le sol, de manière à prévenir les machinistes (qui mettaient en place le mécanisme des décors) du début de la représentation. Ceux-ci lui répondaient alors en trois coups, un qui venait des cintres (la partie située au-dessus de la scène), un qui venait simultanément de chaque coulisse (cour et jardin) et un qui venait du dessous de la scène, prévenant ainsi le régisseur que chaque machiniste était prêt. Le rideau pouvait alors se lever et la pièce débuter.